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Jean-Baptiste de MARIS Armoiries de la famille Maris, concédées lors de l’anoblissement en 1716 de Jean Maris,
père de Jean-Baptiste Maris,
La manufacture royale de soie de Perpignan Après des études de droit, Jean Maris accède tout d’abord à la charge d’avocat au Conseil Souverain du Roussillon. Son mariage à Carcassonne avec Marguerite Ducup de Teisseyre, le 19 novembre 1717, l’incite à s’orienter vers l’activité de tissage, activité principale de sa nouvelle famille par alliance. Ce juriste devient alors fabricant d’étoffes et de bas de soie : en 1730, Jean Maris installe une manufacture de tissage de soie au faubourg des Tanneries, à la banlieue de Perpignan, actuel quai Vauban. Associé dans un premier temps au Barcelonais François Padro, qui lui apporte matériel et compétences, il s’en sépare rapidement pour raisons financières, tout en conservant à son avantage les métiers à tisser et l’outillage.
Echantillons de la manufacture royale de Perpignan en 1737, créée par Jean Maris. Col. Richelieu, BNF, Paris.
Des fonctions publiques En quête incessante de reconnaissance sociale, Jean Maris, bourgeois noble, seigneur des Cortals près de Mont-Louis en Cerdagne, cumule un certain nombre de fonctions lucratives : procureur spécial lors d’affaires commerciales, receveur des droits de confirmation et de directe réclamés aux corporations. Il devient administrateur de l’hôpital de Perpignan, qui possède sa propre manufacture de draps dite de la Miséricorde, à laquelle il lui est permis de s’associer. Mais il est accusé de privilégier l’ornementation de la chapelle de l’hôpital, plutôt que de subvenir aux besoins urgents des malades : le superflu prendrait-il le pas sur le nécessaire ? Grâce à l’intervention de son client, le duc de Noailles, en 1737, Jean Maris est également nommé à la charge de « maire de ville» à Perpignan, cas exceptionnel dans les annales de la cité. Jusqu’alors, la charge vénale de maire de ville, plusieurs fois proposée, avait toujours été rachetée par les consuls. Ayant cette fois interdiction de racheter la charge, les consuls s’obligent à accepter la mise en place de cette nouvelle fonction honorifique. Jean Maris en devient dès lors l’acquéreur, son nom étant retenu par le roi parmi ceux proposés. Sa charge perdure jusqu’en 1751, année à partir de laquelle il se retire progressivement de toutes ses anciennes fonctions. Jean Maris décède à l’âge de 58 ans, le 8 avril 1753. Il repose à l’église La Réal de Perpignan, dans le tombeau familial dont son père avait fait l’acquisition, devant la chapelle qui lui avait été concédée en 1734 « sous la censive annuelle et perpétuelle de six deniers le jour de Noël ». Celle-ci se « trouve la première à main droite passé la grande grille de fer de la dite église…A Maris la charge d’entretenir et de faire les réparations nécessaires à la dite chapelle et toit » est-il précisé. Blason de la branche Ducup, descendants de Jean Maris. Chapelle des Maris,
Le patrimoine laissé par ce manufacturier est également architectural. L’ancienne chapelle Maris à l’église La Réal de Perpignan, la maison de la place des Poilus et le « local Gironne » témoignent de l’existence de ce personnage doué d’un sens aigu de l’initiative, fondateur de la manufacture royale de soie et premier maire de la ville de Perpignan. Ils illustrent la dynamique roussillonnaise dans la mouvance économique du siècle des Lumières. Laurent FONQUERNIE Bibliographie Fonquernie Laurent, « Jean Maris, biographie du créateur de la manufacture royale d’étoffes et bas de soie de Perpignan », in La Fibre Catalane, actes du colloque, éd. Trabucaire, Perpignan, 2005, p.39-67.
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